La Région banalise la destruction de l'avant-port et peine à assumer sa responsabilité

Interpellée par l’AYB le 7 juin dernier sur le fait que des chasses violentes de la Liane constituaient une mise en danger d’autrui, la Région a, par la voix de son Vice-Président Monsieur Franck DERSIN, adressé fin juillet une réponse par un courrier dont l’objet donne le ton : « Risques liés à l’évacuation des crues de la Liane sur les installations de plaisance à proximité du barrage Marguet ». En clair, la destruction des installations et la mise en danger des plaisanciers et du personnel du port, se résume à un simple dommage collatéral…

Le contenu du courrier enfonce le clou dès le premier paragraphe : On y met en « évidence la difficile compatibilité de la présence de pontons à proximité immédiate d’un ouvrage d’évacuations des crues » et précise que « La casse des pontons le 9 janvier dernier s’est produite par 15 à 20% seulement de la capacité d’ouverture du barrage ». Devons-nous les remercier de ne pas avoir ouvert davantage ou craindre qu’il ne le fasse un jour ?

Certes, ils ont conscience d’avoir entre leurs mains une arme de destruction massive mais s’en excusent en nous informant que c’est grâce à la CAB qui leur a délégué par convention l’exploitation du barrage Marguet.

Cette dénonciation entre amis est d’un grand intérêt : Elle prouve que c’est bien la Région qui commande l’ouverture du Barrage.

Une autre façon, pour la Région, de tenter de s’exonérer de toute responsabilité est d’évoquer le terme de crues ? Mais de quoi parle-t-elle au juste ?

Il n'y a jamais eu de crues de la Liane le 9 janvier 2022

L’Histogramme des précipitations enregistrées en janvier et septembre sur une période de même longueur temporelle prouve que les précipitations ont été plus de deux fois plus importantes en septembre qu’en janvier 2022.

Nous pouvons constater que sur une période de 9 jours (du 1-01 au 1/09) le montant cumulé des précipitations sur Boulogne est de 37,7mm en janvier contre 99 mm en septembre. Météo-France à d’ailleurs émis un bulletin de vigilance le 8 septembre.

Les installations du port de plaisance ont été détruites le 9 janvier alors que les précipitations cumulées sur les 48 heures précédentes étaient de 20,6mm : Comment la Région peut-elle expliquer que le 9 septembre, avec 91,1mm de précipitations les 48 heures précédentes (soit 4.4 fois plus), le port de plaisance ait été épargné ?

Au vu des circonstances météorologiques, il est clair que le 9 janvier la destruction du port de plaisance n’est pas due à une crue mais plus probablement à une cruche !

Nous ne parvenons pas à comprendre l’attitude de la région qui tente maladroitement de banaliser l’incident afin de s’exonérer de toute responsabilité.

Néanmoins, même si nous condamnons ce comportement, nous devons admettre qu’elle a eu le courage de répondre au courrier de l’A.Y.B..

La Cab, mis à part quelques mots de son Président pour présenter les mesures de remise en état lors d’une réunion du du Comité Local des Usagers Permanents du Port (CLUPP), est restée assez silencieuse. Nous attendons de connaitre les résultats de l’enquête demandée par Frédéric CUVILLIER à la suite du sinistre…

Nous rappelons que la CAB est délégataire de la Région, mais aussi et surtout gestionnaire du Port de Plaisance. A ce titre, encaissant les loyers et une taxe foncière des plaisanciers, la CAB a l’obligation d’assurer une prestation de service où la sécurité joue un rôle non négligeable. 

Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons que saluer sa diligence à remettre en état l’avant-port pour la saison estivale.

C’est un réel plaisir de voir cette forêt de mâts devant les locaux de la Marina. Nous avons pu constater une forte présence de bateaux étrangers parmi les visiteurs ce qui confirme que Boulogne est une étape appréciée.

Malheureusement, l’absence de poste de distribution de carburant a gâché la fête : Les malheureux plaisanciers qui pensaient faire leur plein à Boulogne et dont le réservoir ne contenait plus assez de carburant pour rallier Dunkerque ou Dieppe (seuls ports accessible 24/24), ont du se ravitailler en centre ville à la force des bras.

La distance entre Dunkerque et Dieppe par la mer est pratiquement la même qui sépare ARRAS de PARIS : Qui pourrait se satisfaire d’une autoroute sans stations-service sur une telle distance ?

Il va sans dire que cette situation n’est pas franchement flatteuse pour l’image des Hauts de France et de Boulogne : Il serait grand temps que la Région et la CAB prennent langue afin de trouver un emplacement pour accueillir un poste à carburant libre-service (essence et gasoil) accessible 24/24.

Sources météo : Météociel.fr, Météo France (liens ci-dessous)
Données accessibles sous reserve d'identification prélable (?)

Comparatif des tarifs des principaux ports
de plaisance de la Côte d'Opale

Boulogne et Dunkerque ont en commun de prendre en compte la largeur. D’une façon générale,exception faite des vieux gréments et des bateaux destinés à la compétition, plus un bateau est long, plus il est large. Pour connaitre le tarif d’un emplacement à Boulogne, il faut multiplier le tarif par la largeur (l) et ajouter la taxe foncière (50€ environ). Exemple : A Boulogne Bassin Napoléon (avec écluse), un bateau de 3,7m de large (cat D) coutera 2279,09€ taxe foncière incluse. Le même bateau à Dunkerque grand large (accès direct à la mer) coutera 2184€ et  dans les bassins (avec écluse) du Commerce (1300€) ou de la Marine (1329,60€). A calais, le même appontement vous coutera 1815€. Ces chiffres se passent de commentaires…

The loser is Boulogne sur Mer

Tarifs Boulogne sur Mer

Tarifs Calais

Tarifs Dunkerque